La vente à réméré ou vente avec faculté de rachat
La vente à réméré ou vente avec faculté de rachat est une forme de financement adaptée à des situations de trésorerie difficiles mais provisoires.
La vente avec faculté de rachat s’adresse à des personnes physiques ou morales qui n’ont pas la possibilité de recourir au crédit mais qui sont propriétaires d’un patrimoine immobilier d’habitation, de bureaux, de locaux industriels, de locaux d’activité, vides ou occupés.
LES FONDEMENTS LÉGAUX
Une formule méconnue de mobilisation de trésorerie en l’absence d’autres sources de financement. Il s’agit d’une forme de financement qui n’est pas un crédit et qui, par conséquent, peut être mise en place dans les situations les plus désespérées. Articles 1659 et suivants du Code civil.
La vente à réméré, ou vente avec faculté de rachat, est un pacte par lequel le vendeur se réserve de reprendre à tout moment la chose vendue moyennant la restitution du prix principal, le remboursement des frais de vente, des coûts d’entretien, de réparation, ainsi que des travaux ayant augmenté la valeur du bien.
Il ne pourra ensuite reprendre le bien qu’après avoir satisfait à toutes ces obligations.
Il le reprend exempt de toutes charges et hypothèques dont l’acquéreur aurait pu l’avoir grevé, il est tenu d’exécuter les baux faits sans fraude par l’acquéreur.
La faculté de rachat ne peut être stipulée pour un terme excédant cinq années. Faute par le vendeur d’avoir exercé son droit de rachat dans le terme prescrit, l’acquéreur devient propriétaire irrévocable.
Article 688 du CGI.
L’exercice du droit de rachat à l’intérieur du terme n’est passible que du droit fixe. En d’autres termes, les impôts et taxes ne sont dus que lors de la vente, évitant ainsi tout cumul d’impositions souvent pénalisant dans les restructurations patrimoniales.
LES INTERVENANTS
Un vendeur, nommé ci-dessous le cédant.
Un acquéreur, nommé ci-dessous l’investisseur.
Le cédant est une personne physique (par exemple entrepreneur, profession libérale…) ou personne morale (comme une SCI, une SARL…) connaissant des difficultés temporaires de trésorerie et n’ayant pas ou plus la possibilité de recourir au crédit.
Il possède un bien immobilier qu’il va vendre en réméré pour obtenir en contrepartie une trésorerie qui lui fait défaut momentanément tout en souhaitant reprendre le bien vendu dans un délai ne dépassant pas cinq ans.
L’investisseur, lui, possède la trésorerie nécessaire. Il va donc acheter le bien tout en étant parfaitement consentant sur le fait que cette opération n’est que temporaire.
Il va « porter » le bien pendant une période maximale de cinq ans en attendant que le cédant revenu à meilleure fortune reprenne le bien.
Les circonstances
La vente avec faculté de rachat est utilisée pour passer un cap financier difficile mais aussi pour réaliser des projets professionnels, les circonstances sont variées.
- Pour le cédant
L’opération de réméré apportera au cédant le ballon d’oxygène pour un retour « In Bonis » et permettra d’éviter les drames liés à la faillite ou à la saisie. Le temps ainsi gagné offre l’opportunité d’un rétablissement qui n’aurait pu être envisagé autrement.
En effet, la restauration d’une capacité d’emprunt facilitera l’opération de rachat par la mise en place d’un crédit immobilier à long terme.
La vente à réméré intervient également dans le cadre d’une activité professionnelle afin d’opérer un effet de levier. Ainsi une entreprise pourra vendre son patrimoine professionnel avec une faculté de rachat pour dégager de la trésorerie dans un but de développer des projets ayant une forte et rapide rentabilité.
- Pour l’investisseur
C’est un placement à court terme dont le capital est garanti et lui apporte un rendement confortable.
La Procédure
- Pour le cédant
Si le bien vendu est occupé par lui-même, s’il s’agit de sa résidence principale ou de sa résidence secondaire et qu’il souhaite continuer à les utiliser pour ses besoins propres, sans rien changer à ses habitudes, il paiera un loyer d’occupation à l’investisseur. Si le bien vendu est un bien qui est déjà loué à un tiers, l’investisseur percevra la totalité du loyer.
Le prix de vente ne dépassera pas 50 % de la valeur vénale du bien. Il est important que le cédant calcule au plus juste, ni trop ni trop peu, son réel besoin et qu’il se projette sur sa situation financière au terme du réméré.
Le but de l’opération pour lui est de pouvoir reprendre possession de la chose vendue dans les meilleurs délais. Pour cela, il devra s’acquitter, sans faillir, du bon paiement de ses loyers et être en capacité de réunir le montant du prix de vente pour lever son option de rachat.
Le calcul de départ du montant de la vente est extrêmement important car il induit le montant du loyer que le cédant devra verser à l’investisseur.
- Pour l’investisseur
Lors de la levée d’option de réméré (ou rachat du réméré), il s’agit non pas d’une vente mais d’une annulation de vente.
L’intérêt
- Pour le cédant
- réaliser les investissements nécessaires au développement de ses projets
- ne pas céder à une vente précipitée et à un prix bradé d’un de ses actifs
- acheter du temps pour sortir d’une situation inextricable (huissier, commandement de saisie, poursuite de créanciers…)
Le cédant est redevable envers à l’investisseur d’un loyer normal par rapport à la valeur locative du bien vendu et il a toutes les chances de redevenir propriétaire dans le délai de 5 ans.
- Pour l’investisseur
Mise en garde
- Pour le cédant
La principale garantie à prendre avant de vendre en Réméré est d’en prévoir la sortie, à savoir à quel moment racheter ses biens et comment. Quand cette condition est réalisée on peut s’engager dans le processus de la Vente à Réméré.
- Pour l’investisseur